En 2016, j’ai participé à un parcours d’art contemporain. La charte graphique réalisée par les organisateurs attribuait à chaque artiste une couleur. Tous les artistes étaient des hommes, j’étais la seule femme. J’ai découvert que l’on m’avait attibuée la couleur rose. Passés le trouble et le dépit, je suis, au sens propre comme au figuré, devenue rose. A cette occasion j’ai commencé à regarder autrement mes filles (leurs jeux, leurs gestes).
Qu’est-ce qui les amène à vouloir atteindre, dès leur plus jeune âge, ce mythe de l’éternel féminin, cet idéal de femme qui, comme l’expliquait Simone de Beauvoir, générera toujours une attente déçue ? L’anecdote placée en préambule ayant déclenché l’envie d’appréhender la figure du féminin depuis ses multiples modes d’apparition et de représentation, j’ai choisi de retenir « la couleur des filles » comme locution un rien provocatrice, formule à partir de laquelle je compte développer cette recherche élaborée à partir de mon environnement familial. La couleur rose comme couleur métaphorique ou stéréotype, expression d’une norme qui, dans notre culture, fixe et décline l’image des filles.
Réalisé avec le soutien de la région Hauts-de-France ( aide à la création 2017 ), de la Malterie et du Centre culturel le Château Coquelle à Dunkerque.