Le Palais des Beaux-Arts s’est engagé dans un projet de lutte contre les violences vécues à l’école, en s’appuyant sur la richesse de ses collections. A partir d’une sélection d’oeuvres, la compagnie Diagonale avec Esther Mollo et Julie Maresq, photographe, sont intervenues auprès des élèves pour créer et dialoguer avec les mots ou le corps.
Certains thèmes récurrents, comme l’injustice, l’isolement, la persécution, sont apparus comme essentiels pour moi et les élèves au fil de ce projet. En partant des histoires racontées par les grands maîtres, je me suis penchée sur ces notions en faisant référence à leur quotidien, leur vécu, la violence ordinaire. Je leur ai demandé de me raconter des situations identiques connues ou vécues : « à quel moment avez-vous été dans la position de la victime ou du bourreau ? Avez-vous été spectateur de ce genre de scène ? Comment avez-vous réagi ? Y a-t-il des points communs entre les personnages de ces tableaux et vous ? ».
Voilà des exemples de questions que je leur ai posé avant chaque séance photo. Le plus important pour moi étant de m’appuyer sur ce qu’ils connaissaient. Je les ai ainsi mis en scène en m’appuyant sur les œuvres, sur le travail réalisé avec Esther Mollo et la compagnie Diagonale et sur leur propre histoire. Les anecdotes ont été les déclencheurs.
J’ai construit les images à la manière d’un peintre, réfléchissant à la composition où chaque élément raconte sa propre histoire.
Ces photographies sont des mises en corps de leurs mots et de leurs maux.